Dans le monde de l’imaginaire
Or donc Ylin l’Arc Blanc marchait vers son destin, vers les aventures que lui avait octroyé la Dame Marie. Du moins l’espérait-elle ; mais son cœur lui soufflait que tel n’était pas le cas. Car le ciel lui paraissait trop gris, les éléments trop soucieux. Et les arbres à l’horizon lui semblaient trop malades, et la nature trop tourmentée. Un changement se produisait, et le monde entier s’en ressentait, hélas !
Où donc étaient les vivants ? La région était plus silencieuse que le néant de l’ennui. Où donc était le soleil ? Le ciel lumineux s’était fondu en un plafond grisâtre et pourtant sans nuages. Où donc était Vie ? Les couleurs s’étaient estompées, salies, grisées ; Nature s’était affaiblie et ne souriait plus ; Vie et Mort avaient fusionné.
« Las ! songea la douce Ylin, l’ordre du monde a été rompu. Pourquoi Destinée ne me répond-elle point ? Pourquoi Nature s’affaiblit-elle ? Mais peut-être le Chef de Guerre Taciturne est-il à l’origine de ce sortilège. Adonque il importe de le retrouver et de mettre fin à ses noirs agissements ; et ce, le plus tôt possible. Cette tâche m’incombe, et je n’ai nullement le droit de la faire échouer par mes hésitations. Allons ! Il est temps. Et que nul obstacle ne m’arrête, et que Mort même ne puisse me retenir ! »
Alors au loin les bois malades retentirent de voix joyeuses, et Ylin se réjouit ; la vie n’était point si gravement blessée, puisque la joie, le bonheur, la gaieté étaient encore en quelques cœurs.Aussi heureuse que si le soleil la réchauffait de ses rayons bienveillants, elle reprit sa marche, attirée par ces voix chantantes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire