Nouvelles et romans

dimanche 2 octobre 2011

C'était écrit - Chapitre IV (2)

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L’Autre émergea lentement de sa lecture comme d’un rêve. Fasciné par ce monde étrange qu'il ne lui serait pas venu à l'idée d'inventer, il lui fallut du temps pour remettre de l'ordre dans ses idées. L'elfe créée par sa protagoniste l'intriguait vivement. Cependant, il n'était pas temps de s'y intéresser, aussi chassa-t-il ces pensées parasites.

L'écrivain se frotta pensivement le menton. Ainsi, Marie s’était infiltrée avec succès dans le monde qu’elle avait modelé. Il aurait dû s’en réjouir, puisque cette réussite signifiait qu’à son tour, il pourrait s’entretenir avec elle en personne. Pourtant, en dépit des battements précipités de son cœur exalté, son intuition lui soufflait qu’un danger menaçait, comme si quelque chose s’était brisé quelque part. Certes, il ne parvenait pas à déterminer ce dont il s’agissait, ni à trouver un fondement à ses pressentiments, mais il sentait confusément qu’il était nécessaire de prendre ses précautions avant de se lancer dans une telle entreprise. En effet, s’il s’avérait que le monde n’était pas prêt pour une rencontre entre les univers parallèles, que se passerait-il ?

Quelques minutes encore, la prudence et la curiosité poursuivirent leur lutte en son for intérieur.

Toutefois, la tentation était trop forte. L'envie de savoir et la soif de découverte avaient toujours vaincu la logique et la prudence chez lui, ce n'était pas aujourd'hui qu'ils allaient leur céder le pas. Irrésistiblement attiré par l'expectative et l'excitation qui l’envahissaient à la pensée d’un acte dont les conséquences pourraient irrémédiablement modifier cette existence routinière, il balaya ses doutes. Plus le danger lui paraissait grand, plus il était tenté de suivre l’exemple de sa protagoniste. Oui, se répéta-t-il intérieurement, la tentation était vraiment trop forte. Il se saisit de sa plume et se mit au travail avec enthousiasme. Or, tandis qu’il écrivait, le front plissé, penché sur le papier, concentré, il crut entendre un craquement comparable à celui que produit un mur qui se lézarde. Bien qu’il ne sût pas quel bruit émettait un mur qui se fendille, cette comparaison s’imposa tout naturellement à lui. Simultanément, il sut qu’il n’était pas seul à l’avoir entendu. Cela aurait dû l'alarmer, mais il avait trop à faire.

Bientôt, plongé dans un monde qui n’était pas le sien, il oublia tout ce qui l’entourait.

2 commentaires:

  1. Gyyyah je veux savoir la suite mais avant d'y passer, il me semble qu'il y a un problème avec "qu'ils allaient leur céder le pas".

    Hop je passe à la partie 3 ;-).

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  2. Non non, pas de problème avec ça ! J'ai beau me relire, je ne vois pas où il y aurait une erreur...
    Sinon, tu as l'air motivé par la lecture de cette histoire, dis donc !

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